Une IA se suicide et emporte des millions d’oeuvres dans le néant numérique.

Olivier Auber
3 min readJul 3, 2024

--

Le “nouveau” mage.space ne sait rien faire d’autre que générer des clichés.

[> English]
Dans le monde impitoyable de l’intelligence artificielle, un drame se joue sous nos yeux : Mage.space, autrefois chouchou des créateurs d’images par IA, commet un suicide numérique spectaculaire, emportant dans sa chute les œuvres de milliers d’artistes. Cette plateforme jadis adulée ne se contente pas de mourir : elle assassine l’art de ses utilisateurs dans un acte de trahison sans précédent.

Les symptômes d’une agonie programmée

Interface sabotée : Une nouvelle interface catastrophique, conçue pour dérouter et frustrer les utilisateurs.
Fonctionnalités évaporées : Des outils essentiels disparus comme par magie, rendant impossible la reproduction des anciens flux de travail.
Qualité en chute libre : Des images générées dignes d’un brouillon d’écolier, même avec des paramètres autrefois éprouvés.
Censure tyrannique : Une multiplication des interdits, transformant la plateforme en un jardin stérile de la création.

L’interface de l’ancien Mage.space : tous les paramètres accessibles

Un suicide algorithmique ou un meurtre prémédité ?
La question se pose : s’agit-il vraiment d’un suicide de l’IA ou d’un meurtre calculé par ses créateurs humains ? La plateforme semble avoir été volontairement sabotée, comme si ses propriétaires avaient décidé de la tuer tout en maximisant les profits avant sa fin.

Le coup de grâce : L’effacement massif des archives
Comme si la dégradation catastrophique de ses services ne suffisait pas, Mage.space assène le coup de grâce à sa communauté : l’annonce de l’effacement pur et simple des archives personnelles des utilisateurs. Des dizaines de milliers d’images, fruit de mois voire d’années de travail acharné, sont condamnées à disparaître dans le néant numérique. Cette décision, d’une violence inouïe, révèle le mépris total des propriétaires de la plateforme envers les créations de leurs utilisateurs.

Un ultimatum cynique
Les artistes, pris au piège, se voient offrir une “généreuse” alternative : télécharger leurs œuvres avant le 31 juillet. Quelle magnanimité ! Sauf que ce téléchargement doit se faire quasiment image par image, une tâche titanesque pour ceux qui ont des milliers de créations. Pire encore, ce sauvetage de dernière minute ne préserve en rien l’environnement de génération, les paramètres précieux qui ont donné naissance à ces œuvres. C’est comme si on demandait à un peintre de sauver ses toiles en les photographiant avec un polaroid, en abandonnant ses pinceaux et ses techniques.

Un exode massif
Ce n’est pas seulement une plateforme qui meurt, c’est toute une communauté artistique qui est sacrifiée sur l’autel du profit. Les utilisateurs, qui ont fait la renommée de Mage.space, se retrouvent dépossédés de leur travail, de leur histoire, de leur évolution artistique. Cette trahison laissera des cicatrices profondes dans le monde de l’art numérique.

Face à ce désastre, la communauté des créateurs est en révolte. Des milliers d’utilisateurs, professionnels comme amateurs, fuient en masse cette plateforme moribonde. Mage.space, dans son agonie, aura au moins réussi à unir ses utilisateurs dans un même cri de colère et de déception (lire sur reddit).

Une leçon amère pour l’avenir
Le cas Mage.space restera dans les annales comme un exemple flagrant de ce qu’il ne faut pas faire dans le monde de l’IA. Il nous rappelle brutalement que derrière chaque système d’IA se cachent des décisions humaines, parfois guidées par la cupidité plutôt que par l’innovation.

Cette mort programmée de Mage.space n’est pas seulement la fin d’une plateforme, c’est un avertissement pour tout l’écosystème de l’IA. Elle nous montre que même les systèmes les plus prometteurs peuvent être sacrifiés sur l’autel du profit à court terme, au mépris total de la communauté qui les a fait grandir.

Le monde de l’IA doit tirer les leçons de ce fiasco. Les utilisateurs, eux, n’oublieront pas de sitôt cette trahison. La confiance, une fois brisée, est aussi difficile à reconstruire qu’une image perdue dans les limbes numériques de Mage.space.

--

--

Olivier Auber
Olivier Auber

Written by Olivier Auber

is a researcher in cognitive art and science, associated with CLEA, Leo Apostel Interdisciplinary Research Centre of the Free University of Brussels (VUB).